mardi 28 juin 2011

Bisbee et Tombstone (jour 12)


Après la chaleur d'hier
, il nous fallait reprendre nos esprits. Rendez-vous fut donc donné aux enfants à 10h30 devant la mine de Bisbee, Arizona, pour une balade d'1h dans les dédales des puits à 30m sous la surface de la terre.

Et tous ont été ravis du voyage. Après avoir enfilé petite laine, parka jaune, casque de protection et batterie pour la lampe de mineur, nous voilà partis dans la fraîcheur des souterrains (7 degrés celsius) de la mine de cuivre qui a fait la richesse de la ville et fonctionné jusqu'en 1977. En petit train puis à pied, chacun était heureux d'être autonome et d'éclairer ce qu'il voulait, de haut en bas...






L'après-midi était plus western. J'ai utilisé maintes fois l'expression "c'est comme à O.K. Corral" sans en connaître l'origine. Eh bien, maintenant, je sais. C'est à Tombstone, Arizona, à une trentaine de km de Bisbee qu'en un après-midi de mai 1881, Wyatt Earp, aidé de ses frères et de son ami Doc Holliday, a dézingué deux cowboys malfrats qui le défiaient.



La fusillade, qui a duré moins d'une minute, fut très violente... D'où l'expression.

Une partie de Tombstone a été préservée depuis cette époque...


En vedette de l'ouest sauvage, le "bird cage theatre" avec ses quatorze loges ("bird cages") où les filles se présentaient et négociaient... Avant d'aller en bas, près de la salle de jeux, gagner leur pain. Le corbillard n'est pas loin...






(Photo pédagogique servant de support pour expliquer les choses de la vie aux deux grands)


Des acteurs rejouent OK Corral, les saloons se prêtent à la reconstitution... On s'y croirait...





Et la visite du cimetière appelé "boothill" (la colline des bottes car on enterrait les morts avec les leurs) montre qu'on mourait rarement dans son lit à Tombstone.



Epitaphe de cette tombe, pour un homme pendu par erreur et qui proclamait son innocence ; "il avait raison, nous avions tort, mais nous l'avons ficelé et maintenant il est mort".


Et la liste des "westerns préférés".
- Alamo
- Les sept mercenaires.

(Maintenant, à vous de dégainer)

lundi 27 juin 2011

Les dunes de White sand (jour 11)


Alors là, mes amis,
pour une expérience, c'en est une de taille. Moi qui étais privé de désert depuis ma naissance, je me retrouve comblé depuis quelques jours.

Et aujourd'hui, le plat était servi très chaud, saisi juste à la sortie du four. Situées dans le Nouveau Mexique, les dunes de White sand se trouvent à quelques kilomètres du centre militaire d'Alamogordo, où ont eu lieu les premiers essais atomiques en janvier 1945.



Leur blancheur extrême vient du gypse qui les compose. Sous un soleil implacable et les yeux bouillis par la réverbérescence, nous avons marché près de trois-quarts d'heure dans les dunes, buvant et nous mouillant régulièrement. Et pourtant, en arrivant à la voiture, j'étais dans un étrange état (qui m'a fait vider la première bouteille de Coca à portée de main).

Les conditions de vie extrêmes de ce désert ont conduit les espèces de lézards locales à s'adapter en devenant blancs. A midi, rares sont les animaux qui galopent en ces contrées. Restent la flore et les traces.





Des paysages à couper le souffle (déjà bien entamé par la chaleur), la route parfois recouverte de sable blanc, comme une terre à conquérir... D'ailleurs, le peu de touristes présents sur les balades se saluaient au ralenti et semblaient mus par une secrète passion partagée...


Isolées ç une soixantaine de km de toute ville, ces dunes me font penser à un autre territoire fascinant visité l'été dernier, dans l'Idaho : les champs de lave de Craters of the moon.



Pour revenir vers la civilisation, les quatre heures de route nécessaires à la traversée du Nouveau Mexique ont paru bien longues.


Cependant, nous avons découvert le phénomène des mini-tornades se formant à l'improviste dans les champs et venant mourir sur la route en projetant une certaine force sur les voitures...


Vous avez aussi les tempêtes de poussière...


Autre joyeuseté sur une aire d'autoroute...


Grâce à ce genre de panneau ("attention aux crotales"), le goûter se déroule tout de suite sur un ton léger et décalé sous l'égide du petit garçon ("papa, le serpent, il peut monter sur la table ?", "papa, le serpent, il peut aller aux toilettes ?" et autres variantes).

Bon, de serpent nous ne vîmes point.

Heureusement, l'arrivée en Arizona est annonciatrice de jolies rencontres. Pas plus tard que ce soir, une jeune mygale cherchait l'entrée de l'hôtel sur la fenêtre de l'accueil.


Et le top 3 des villes du jour.
- Thatcher, Arizona.
- Cochise, Arizona.
- Bayard, Nouveau Mexique.

(Maintenant, à vous de narrer en tremblant la peur animalière de votre vie).

dimanche 26 juin 2011

Les grottes de Carlsbad et Guadalupe (jour 10)


Aujourd'hui était le jour du chaud et froid. Nous pensions avoir une idée de génie en convoquant la famille à 11h pétantes devant le parc national des grottes de Carlsbad, Nouveau Mexique, pour une vivifiante balade d'1h30 au milieu des stalactites, mites et concrétions plus magistrales les uns que les autres.

Que nenni, dès la descente en ascenseur, la puce nous indique qu'elle a froid... La tremblotte se confirmera tout au long du parcours... Quant au petit garçon, bien qu'il ait fait un tour aux toilettes avant la visite, il se plaint d'une furieuse envie à la mi-chemin...


Pas d'endroit où se soulager à l'abri des regards des chauves-souris


Bien entendu, la guide mettra un point d'honneur à faire traîner la visite en butant sur tous les mots... Et c'est en compagnie d'un zébulon plus sautillant que jamais que s'achève cette épatante visite d'une gigantesque grotte creusée par l'acide sulfurique (5% des grottes dans ce cas).


Trois heures plus tard, nous sommes de retour dans le Texas et voguons vers le parc national de Guadalupe, connu pour son massif montagneux et son éperon (nommé le Capitan, comme à Yosémite), pas très haut (près de 2000 m) mais escarpé et surtout seul relief au sein du désert. Ce qui lui permet d'arrêter les bienveillants nuages qui déversent leur eau sur ses abords en créant même des étangs.





Deux balades d'une demi-heure suffisent pour échauffer les organismes... A 41 degrés celsius, on se jette sur l'eau (et le coca light) et la climatisation de la voiture est une bénédiction de tous les instants tandis que s'achève l'après-midi par quelques heures de route vers l'ouest. Lacs asséchés et cactus de plus en plus présents dans les champs au programme.



Et le top 2 des villes.
- Cornudas, Texas.
- Allamoore, Texas.


(Maintenant, à vous de nous informer du moment le plus chaud de votre vie).

samedi 25 juin 2011

Parc national Big bend (jour 9)


Hier soir, je suis sorti. Ca paraît dingue d'en faire un exploit... Mais bon, à raison de 500km de bitume quotidien, route et chaleur ont raison de moi plus tôt que d'ordinaire durant ces vacances. Bref, la ville où nous dormions pour la nuit s'appelait Alpine. Et dans le hall de l'hôtel, il y avait une affiche annonçant une soirée pour les fans de.... "The big Lebowski".

Exactement le genre de soirée pour nerds, geeks et autres fans de sous-culture. Parfait pour moi qui me contente d'admirer le film. Bref, je me pointe sur les coups de 22h30, commande un White russian (vodka, alcool de café, lait), la party est commencée depuis trois heures et demie ; on vient de remettre les prix devant une trentaine de personnes.

Le gagnant du concours de costumes est Jango.


Musicien, il me raconte qu'il a fait le tour de la ville (7000 habitants dont 2000 étudiants) et des environs et qu'il va aller tenter sa chance à Nashville cet été.

Plus loin, j'aperçois le Dude en compagnie d'un ami.


Comme je leur narre notre voyage, quelqu'un me tire le tee-shirt. Je me retourne. Il me dit s'appeler Robert ; né à Vienne d'un père originaire du Mississippi et d'une mère autrichienne après la guerre. Il a déménagé ici voici trente ans parce que c'est reculé. Son idéal ? Ne pas être loin du Mexique et rester au calme. Loin de l'agitation.


La salle où est organisée la soirée est le Granada, un ancien cinéma du 20ème siècle resté à l'abandon pendant une quarantaine d'années avant que la propriétaire actuelle et son compagnon décident de tout rénover voici trois ans. Lui, Maxwell, peut être content de son chantier, le résultat est une salle des fêtes avec scène, de magnifiques toilettes en faïence, et même un bar attenant la salle. Ils me disent que les spectacles et concerts organisés marchent bien pendant l'année universitaire.

De Big Lebowski à Big Bend, il n'y a qu'un réveil. L'objectif était de ne pas arriver trop tard au parc national pour ne pas se faire tirer les cloches par un soleil trop virulent.

Pour vous faire un dessin, le parc s'appuie sur la frontière mexicaine, il est en plein désert (le Chihuahua) et pas une ville à moins d'une centaine de kilomètres. Sauvage, quoi. On est servi.




Les gorges de Santa Elena sont le joyau du parc et l'écrin du Rio grande, plutôt petiot à cette période de l'année. Une ranger nous dira plus tard qu'il n'a pas plu depuis septembre dernier.





Nous ferons trois mini balades dans la journée dont la descente vers un ranch abandonné depuis 1945 mais dont la pièce principale a le don exquis de conserver une certaine fraîcheur. Dehors, il fait un bon 40 degrés et les yeux nous chauffent drôlement, nous les rigolos de Washington DC.


En tout et pour tout, nous avons dû croiser une trentaine de personnes dans la journée. Et en remontant vers le nord, nous sommes arrêtés par la police des frontières. Oui, nous sommes Français, non, nous ne transportons pas de Mexicain illégal dans le coffre (là, j'invente...).

La transhumance quotidienne automobile se fera sur plus de 400 km à travers le Texas (grand comme la France), ses ranchs aux champs immenses, un désert interminable. De temps à autres, des vaches noires, plus ou moins efflanquées, et puis des engins bien connus dans le coin.



Dès l'arrivée à l'hôtel, le rituel est désormais bien huilé ; saut dans la piscine.

Et demain matin, nous avons trouvé la parade magique contre ce soleil de plomb fondu...


Et le top 3 des villes du jour.
- Pecos, Texas.
- Marathon, Texas.
- Kermit, Texas.

(Maintenant, à vous de me fournir votre remède idéal anti-soleil).