jeudi 27 janvier 2011

Orage de neige


Elle est quand même très prévenante, cette météo de DC... Pour notre dernier hiver aux Etats-Unis, elle sort le grand jeu.

Après la glace d'il y a deux semaines, voilà-t-y-pas qu'elle nous a sorti, hier au soir, un autre specimen : l'orage de neige.

Un drôle de phénomène, ce "thundersnow".

Bref, il est 18h ce mercredi, quand nous rentrons à la maison, après une séance de piscine écourtée et des avenues bloquées par des chutes de neige et des voitures tamponeuses amateures). Quand soudain, nous voyons un éclair bleu surgir à une centaine de mètres derrière la maison...

Nous sursautons et croyons qu'un transformateur a explosé. Chanceux que nous sommes, durant les trois heures qui suivent, nous aurons l'occasion d'en voir d'autres, des éclairs... D'autant mieux, que nous serons dans le noir. Coupure d'électricité oblige.

Bleu, vert voire bleu-vert-d'eau ou vert-bleu-tendant-vers-l'opale, la plupart du temps précédé par un bref coup sourd (sans doute le tonnerre), chaque éclair nous clouait davantage sur notre sofa.

Jusqu'à ce que, hébété, nous décidâmes d'aller rejoindre le lit, un peu transis. Ce matin, quelque 200 000 foyers n'avaient pas d'électricité à DC et dans ses environs. Pour nous, la coupure d'électricité s'est achevé aujourd'hui à 14h...

Il y a eu quelques dégâts matériels dans notre rue...



Et la liste des "orages dingues"
- Orage mécanique.
- O râge, ô desespoir

(Maintenant, à vous de jouer)

mercredi 26 janvier 2011

Mamans autour de DC


Je vous préviens. Ceci sera peut-être mon dernier billet. Car je risque bien d'avoir toutes (je dis bien toutes) les mères de Washington et de ses environs sur le rable et d'être mis en pièces d'ici la fin de la semaine.

Une ou deux mères... Je ne dis pas non. Je pense pouvoir supporter le supplice sans barguigner... Mais subir les assauts furibards de quelque 600 femmes attaquées dans leur honneur et leur appartenance à cette divine communauté des Mamans...

Malgré un taux de testotérone bien supérieur à mes congénères, je ne conçois aucune échappatoire face à une telle horde (qui plus est, j'ai une sciatique).


Mais résumons plutôt. Chaque jour, mon sourire voire mon éclat de rire vient d'un groupe Google, le bien nommé "Mamans autour de DC". Un groupe où le principe est de poser une question au groupe. Répond qui veut, seules les personnes intéressées reçoivent les conseils. Bref, on y échange des infos, de la plus grande utilité à la futilité totale.

"On" ? J'avoue, je me suis inscrit au groupe voici deux semaines, cherchant une baby-sitter, denrée périssable dans nos contrées. Six réponses reçues, une baby-sitter essayée, parfaite (et californienne). Le principe du groupe est bien, simple, efficace. Sérieusement, j'adore.

(Et puis, cette sensation d'être le seul homme dans un groupe de femmes m'a toujours séduit... Rappelons-nous mon année de danse classique à 8 ans... 1 garçon + 40 filles = toutes les possibilités de faire du foot l'année suivante).

Au-delà des demandes classiques concernant les enfants, les déménagements ou les appartements à louer, chaque jour recèle sa perle, un bonheur fugace. Exemple ce matin.

"Où peut-on trouver des pieds de porc ?"

(Devant mon café au lait, j'imaginais, narquois, la mère inquiète, limite cyanosée, à la recherche urgentissime de la chose ; "Si je n'ai pas mes pieds de porc dans l'heure, je fais un malheur !").

La semaine dernière, une dizaine de messages ont paru à la suite de la mort du créateur des "Martine" pour dire quel était leur album préféré...
(Je me suis retenu de poster un titre détourné genre "Martine, son premier space cake"... Le premier degré un quart semble être le maximum autorisé dans ces lieux).

Bref, chaque jour, je ris sous cape et me retiens de prodiguer cet humour élégant qui constitue ma marque de fabrique. On pourra dire que je fais des progrès pour ma réincarnation future.


A propos, pour trouver des pieds de porc à Washington DC, il faut aller au supermarché coréén (H Mart) sur Georgia Avenue. On y trouve aussi toutes sortes d'abats.


Et la liste de mes "chansons d'Abba préférées"
- Dancing Queen
- Super trooper

(Maintenant, à vous jouer)

jeudi 20 janvier 2011

Les B52's attaquent DC


Vibrant bombardement de sons (les acouphènes sont mes amis), harmonieux pilonnage d'énergie sur l'unique salle de rock valable à Washington, le 9:30...

Hier soir, les B52's étaient dans la capitale et, ma foi, les mauvaises longues pourront dire que pour des sexagénaires, ils bougent encore.

Quoi, diront les autres ? Ah, ces filles avec des choucroutes sur la tête (des B52's comme on les nomme dans les Etats sudistes) ? Ils étaient un peu déjantés, non ?

Pas loin. Un drôle de parcours depuis le méga-succès en 1979 (Rock Lobster), un hit quelques années plus tard (Love Shack), entre étangetés (Planet Claire) et belles ballades (Deadbeat club)...

Puis le silence. Le groupe sort un album en 2008, après 16 ans d'absence des bacs...

Dans quinze jours, à Athens, Georgie (la même ville natale que R.E.M.), les B52's fêteront leurs 34 ans. On vous rassure, ils ont toutes leurs dents.


"Nous étions à la plage,
Tous avaient des serviettes coordonnées,
Quelqu'un est allé sous le quai,
Et là, tous ont vu un rock,
Mais ce n'était pas un rock,
C'était le rock du homard"
(Extrait de Rock Lobster)


Et la liste des "vieux qui chantent encore et que j'aime bien"
- Césaria Evora
- Anne Sylvestre
- Adamo

(Maintenant, à vous de jouer)

mardi 18 janvier 2011

holiday on ice


Je crois que Washington
vient de battre le record mondial de la plus grande patinoire. C'est simple, ce matin, elle a la taille de la ville.

Après une nuit de pluies verglaçantes où le grésil tapotait gentiment aux fenêtres, une solide couche d'un centimètre de glace a recouvert toute la capitale.

Bon, si je compte bien sur mes doigts gourds, on a eu le Snowmaggedon en février 2010, un tremblement de terre en été et en guise d'amuse-gueule régulier, des coupures d'électricité à la suite de n'importe quel courant d'air... Bienvenue à la nouvelle invitée.


L'avantage de cette pirouette météorologique (il y en a toujours un, dixit Caroline Ingalls) fut d'inventer une nouvelle chorégraphie. Armé d'une pelle, on avance en abaissant le centre de gravité au maximum (la danse des canards est un monument de grâce comparé à cette position) puis on frappe le sol le plus fort possible pour casser de lilliputiens morceaux de glace tout en s'employant à rester sur ses deux jambes.

L'ambiance est étrange dans le quartier. Très peu de voitures circulent, on entend ici et là les bruits sourds des bûcherons entamer le sol de leur pelle au bords ferrés, des pas crisser sur la route.

Le moment joyeux a été d'enlever la glace du pare-brise de la voiture. A chaque passage de la gratounette, elle se rompait en une myriade de morceaux, comme un feuilleté de verre qui éclate.


Et la liste des "glaces léchées et pourléchées".
- Les oranges glacées (pour la peau glacée)
- Les Mystère (pour les morceaux de noisette)

(Maintenant, à vous de jouer)

mercredi 12 janvier 2011

Les gens qui pensent


En guise d'énervement du jour, je vous lance un résumé des articles lus depuis trois jours sur la nième fusillade aux Etats-Unis. Une enfilade de perles où les éléments de contexte local s'intercalent dans un désormais classique "cry and pray" (pleure et prie).

- C'est horrible !
- On pleure.
- On prie.
- Le tireur serait un garçon perturbé. Il aurait envoyé une lettre à la représentante démocrate qui lui aurait mal répondu.
- On accuse la droite extrémiste, puis les tea parties, puis Sarah Palin (et sa carte des cibles).
- La gouverneure de l'Arizona prie pour que "jamais plus, une pareille tragédie ne se déroule dans notre Etat".
- On allume des bougies à la mémoire des six morts.
- Le président a souhaité qu'une minute de silence soit observée le 11 janvier.
- Les médias dits "mainstream" accusent les médias de droite, "Fox" en tête et les commentateurs de droite d'avoir mis de l'huile sur le feu.
- Il s'agirait d'un malade mental. Il aurait peut-être un complice.
- On ne discute pas du port des armes. Il est constitutionnel, autant dire gravé dans le marbre.
- Le tireur a lu Hitler et Karl Marx. Il a également dans sa bibliothèque "how to kill a mockingbird", un classique américain.
- L'Arizona est en train de voter une loi qui permettrait à chacun de venir armé au lycée.


Sans aucun rapport, un clip de Didier Super ; "à bas les gens qui bossent" (réalisé à partir de vrais bouts de chansons de véritables artistes interprètes connus).

Et la liste des "énervements"
- La mièvrerie (vendue en paquets de douze, surtout).
- Le mot "sympa".
- Les magazines dits féminins et masculins.

(Maintenant, à vous de jouer)

jeudi 6 janvier 2011

Les bâtisseurs de cités


Mercredi était un grand jour
. Les enfants ont construit une ville en une heure et demi. Ni plus ni moins et le tout en s'amusant comme des petits fous.

Rendez-vous à 10h à l'intérieur du building museum. Une dame prend en charge les élèves de la classe de la puce (CE2) et les amène dans une salle. Au sol, une toile cirée sur laquelle sont imprimées des rues et des espaces vides.

La dame les interroge sur les bâtiments qu'on peut trouver dans une ville. Où peut-on habiter ? Où est-ce qu'on apprend ? Où produit-on des objets ?

Puis ils sont repartis en quatre groupes : les bâtiments institutionnels, commerciaux, d'habitation et industriels, encadrés par un adulte.

Chacun va, tout d'abord, placer une étiquette sur la toile. Puis c'est parti pour une demi-heure de construction. A leur disposition, cartons, feuilles de papier, ciseaux, scotch de toutes les couleurs, morceaux de ficelle.

Et voilà le résultat. Brillant, drôle et instructif.


Je ne suis pas peu fier d'avoir aider à construire une centrale électrique, une gare, un aéroport, une usine de billes et une usine de jeux vidéos. Après tout ça, dodo.


Et la liste des "beaux bâtiments"
- Les usines (plus particulièrement avec cheminées)
- Les aéroports (qui me transportent de joie à chaque voyage)
- Les écoles (les anciennes, en briques et cour intérieure)

(Maintenant, à vous de jouer)

mardi 4 janvier 2011

Robe de princesse magique


Le bon ami est une source inépuisable d'inspiration. Outre qu'il m'entraîne pour un putatif marathon (dès que la maudite sciatique sera passée), il est le père de deux adorables têtes blondes (au sens propre du terme). Lesquelles me plongent, plus souvent qu'à leur tour, dans des pensées abyssales.

Tout à l'heure, j'ai déboulé chez lui, manquant bousculer sa mère qui allait prendre son avion, pour lui poser la question qui me taraudait depuis plusieurs heures : "Crois-tu en Dieu ?"

"Tu sais où nous avons passé le week-end ?" m'interrompa-t-il. Il m'énerve souvent à répondre à une question par une autre. Mais comme il ne reste plus que lui dans notre entourage (les deux autres amis que j'avais à DC viennent de déguépir en France), j'ai préféré lui sourire.

"Dans le méga-centre commercial à côté de DC. On est allés rapporter la robe de princesse qu'avait reçu la petite (4 ans) à Noël, poursuivit-il sans attendre ma réponse. C'était la robe de The princesse and the frog et figure-toi qu'elle a refusé de la mettre car elle a eu peur d'être transformée en grenouille".

Je ne sais pourquoi mais j'y ai vu comme une preuve de l'existence, si ce n'est de Dieu, en tout cas du spirituel chez les enfants.

" Et la grande (7 ans) s'est bien gardé de faire tomber sa dent de devant pendant les vacances car elle voulait la perdre à l'école", poursuivit-il. Je le regardais, pantois. "Ben oui, comme ça, elle a reçu une petite boîte pour la mettre sous l'oreiller". Pour la petite souris, bien sûr.

Et dire que je me suis escrimé durant la moitié de la nuit à faire promettre au petit garçon de ne pas révéler à ses copains de classe sa grande découverte des vacances. Ses parents lui ont offert des cadeaux à Noël.


Et la liste des "citations qui m'inspirent en ce moment"
- "Tout est permis mais tout n'édifie pas" (Saint-Paul dans une lettre aux Corinthiens).
- “Les Etats-Unis n'ont que trois villes : New York, San Francisco, et New Orleans. Tout le reste n'est que Cleveland” (Tennessee Williams).

(Maintenant, à vous de jouer)

lundi 3 janvier 2011

Si les USA m'étaient contés


Tandis que j'écumais bars, logements d'amis, habitations familiales, rues verglacées et trottoirs enneigés de la France ces quinze derniers jours, je savourais à petite bouchées l'excellent livre de Tamarik : "ils sont fous ces Américains" (éditions les Carnets de l'info).

L'auteur a passé six ans aux Etats-Unis, mariée à un Américain. Tout ce qu'elle dit me semble vrai, est en tout cas très drôle. Si elle avait fait un blog, ce serait elle... En commun entre ces deux regards, un style.

Extrait sur le goût de l'individualisme. " Le nôtre, qui n'est pas le leur : le leur est dans le contexte d'un groupe, le nôtre est dans le développement d'une personnalité et d'un charme individuel. Nous "cultivons notre jardin" pour notre plaisir propre, ils cultivent leur compte en banque ou tondent leur leur pelouse pour montrer à leur communauté combien ils ont réussi. Est-il possible de les aider à se détendre ? J'ai échoué. L'Américain ne connaît pas le plaisir du temps qui passe à ne rien faire d'autre que d'apprécier sa propre compagnie."


Dans la catégorie "drôle et bien vu sur les USA", vous avez aussi "American rigolos" de Bill Bryson et les Ted Stanger ("Sacrés Français" et "Sacrés Américains").

Et pis, après-demain, je commence "American Vertigo" de BHL. Parfaitement.


Et la liste des "bons films vus dans l'avion (tout était bien)"
- Les petits mouchoirs (un accident fout le boxon dans un groupe d'amis)
- The Social Network (un nerd fout le boxon sur Internet)
- Tamara crew (une jeune femme fout le boxon dans un village)

(Maintenant, à vous de jouer)