vendredi 30 mai 2008

Décalé

Aujourd'hui deux taguages. Comme je les ai reçu l'un après l'autre et que je suis un garçon bien élevé, je vais répondre dans l'ordre inverse.

A savoir le plus récent en premier. A l'Ouest me demande de "citer plusieurs sujets sur lesquels vous vous sentez décalé par rapport à l'opinion générale."

Je tiens à prévenir l'aimable clientèle de ce blog que j'ai eu beaucoup de difficultés à trouver des réponses. D'abord, je ne sais pas ce qu'est l'opinion générale. Donc, je vais répondre au hasard, considérant une opinion générale que j'aurais dans ma tête, sans doute différente de celles des autres. Bref.

- Sur mon blog, je n'aime pas parler de moi. En fait, j'ai envie de montrer ce que je vois. Le truc c'est "informer, distraire, surprendre". Si ça ne marche pas, dîtes-le moi. Pour le reste, il suffit de lire en creux. Je suis assez prévisible, comme garçon, finalement.

- Je n'aime pas les soldes ; faire des "bonnes affaires" m'indiffère.
La consommation ne m'intéresse pas. Je me contrefiche du prix des choses. Du moment que j'arrive à acheter les denrées de base pour nourrir tout le monde avec un minimum de plaisir.

- J'aime la mer surtout l'hiver. Pas de monde, du vent, et des sensations fortes. Le reste du temps, j'adore la campagne et la ville.

- Je ne fais pas de distinction de sexe entre mes enfants. J'essaie de les élever (enfin, nous essayons, hein madame ?) comme des êtres humains. Pour le reste, s'ils choisissent voiture ou poupée, rose ou bleu ou violet ou noir, c'est leur affaire. Dans la mesure du possible.

- Je n'ai pas envie de me faire des "amis" américains.
Les gens en France nous disent ; "alors, vous vous êtes fait des amis américains ?" Mais avec qui pourrions-nous rire ou parler de Royal et de Sarkozy (j'ai dû inversé les deux verbes...) ? Pas d'amis ni même de connaissance américaine, ça ne s'est pas fait. Laissons du temps au temps. Mais je n'en fais pas une maladie.

- Je (on) n'a pas bourré nos enfants d'activités extra-scolaires.
Il leur faut juste leurs 10h30 de sommeil par nuit. Pour le reste, l'école et les DVD et les jeux, c'est suffisant. Pas de musique ou de danse ou de chant en dehors de l'école dès l'âge de quatre ans. Peut-être que je suis fainéant pour les inscrire.



Passons au second tag, celui de C'est Alice. Elle est sympa, elle se demande ce qu'un garçon penserait de ces questions sur les fringues. Elle ne va pas être déçue. Je dois être le pire gars pour l'industrie du prêt-à-porter que le monde ait connu. Depuis Cro-Magnon. Ou Adam. Avant la pomme.

Quel est le vêtement que j'adorais (au point de ne mettre que cela) mais qu’il est hors de question de reporter aujourd’hui ?
Aucun. Sans rire, je n'ai souvenir d'aucun vêtement marquant tant je n'avais pas le choix de mes vêtements. Allez, j'aimais bien être en survêtement, mais j'ai remplacé la chose par un jean.

Le vêtement que je ne jetterais jamais de la vie ?
Aucun. Dès qu'ils sont usés, je les jette.

Une seule fringue de marque ou beaucoup à petits prix ?
Une seule fringue à petit prix. Je ne me suis pas acheté de fringue depuis au moins un an et demi. Je porte les anciennes et voilà.

Le vêtement de mes rêves ?
Aucun. j'ai essayé, dans une autre vie, de faire chic. J'avais acheté un costume trois pièces dégriffé avec pantalon cigarette, je ne l'ai jamais porté, j'avais dû grossir. En y réfléchissant, un jean qui ne s'userait jamais. Comme ça, pas besoin d'en acheter à nouveau.


Passons aux choses sérieuses : la chanson du jour. Tori Amos reprend "The famous blue raincoat" de Leonard Cohen.


Et la liste "des questions pour les lecteurs de Potomacmicmac"
- ton film préféré
- ton livre préféré
- ton plat préféré
- ton acteur préféré
- ta ville préférée
- ton juron préféré
- ton animal préféré
- ton blog préféré
- ton mot d'amour préféré
- ton mot préféré
- ton mode de transport préféré
- ton jour préféré

(maintenant, à vous de jouer)
et vous avez tout le week-end

jeudi 29 mai 2008

New York (2)

Voyager à New York avec trois enfants n'est pas forcément un enfer. Il est même possible d'y prendre du plaisir.

Le tout est de soigneusement choisir la date. On y était le week-end de Memorial day (lundi férié, commémoration des combattants américains morts). A priori, les habitants étaient soit partis hors de la pomme soit au cinéma pour voir Sex and the City.


En tout cas, peu de monde dans les rues. Du bonheur en barre (de building).... Vues depuis l'asphalte ou en haut du Rockfeller plazza : "the top of the rock".






Dans le quartier surnommé "Hell's kitchen", au sud-ouest de Mahanttan. Un nom qui pourrait être dû aux émeutes très chaudes de la fin du 19ème siècle.


Sans aucun rapport, une boutique Paul Smith célèbre mai 68 à sa façon... Sur la 5ème avenue.


La maison de la radio locale... Belle architecture.


Qui est invité dans deux semaines ?


De quoi parlera Bill Clinton ? Il dira sans doute que sa femme a fait une belle campagne et qu'elle se positionne comme espoir démocrate en 2012 ou 2016 (si Obama gagne).

Puis, on rejoint en marchant le sud de Manhattan. On traverse Little Italy (réduite à un gros pâté de maison) avec, ce jour-là, une fête. Au milieu des stands, une statue de Saint-Antoine et les offrandes. Et puis c'est Chinatown. L'atmosphère nous est familière car on habitait à Belleville avant de venir à DC.







On prend ensuite le ferry croisant la statue de la liberté. Comme pour les quartiers, les mondes de l'eau se côtoient.




Moment très agréable du séjour, on a fait un tour en bus amphibie, qui après la visite des rues, se transforme en petit bateau pour voir la ville depuis l'Hudson. Il y avait des tas de marins américains et canadiens en ville et sur un navire de guerre.



De voir ces costumes blancs alignés me fait forcément penser à cette chanson indémodable : " In the navy" des Village People.



Et la liste des "costumes blancs, là, tout de suite"
- Benoît XVI (écrivain allemand)
- Tom Wolfe (écrivain américain)
- les mariées chinoises
(maintenant, à vous de jouer)

mardi 27 mai 2008

New York (1)

Ok, une tête de vipère (toujours la même, en plus) pour vous accueillir quand vous venez chaque jour prendre votre dose de Yibuserie, c'est pas top top.


D'accord, pas de billet pendant une semaine, pas glop glop (pour les amoureux de Pif et du gadget).


Seulement, j'avais des excuses, les meilleures du monde… J'avais oublié les deux cordons permettant de relier nos appareils photos avec le monde extérieur, aka l'ordinateur. Donc, un voyage à New York comme celui que nous fîmes ce week-end sans photo, ça ne vaut pas. Et avec des photos pompées du Net. Non, mais... Je respecte mon lecteur, moi, monsieur ! Je lui donne du produit fait maison... A défaut d'être très frais.

Bref, voici le meilleur du meilleur de ce que j'ai aimé. Commençons par la première journée et demie, soit vendredi AM et samedi.

Visite du MoMA. Je tenais à y aller, et malgré une tête qui commençait à migrainer sérieusement et pas mal de monde, n'ai pas été déçu.



Des sculptures en veux-tu en voilà dès l'entrée du musée (Balzac de Rodin) puis dans le jardin intérieur : Maillol et pis d'autres de Brancusi, (le gros galet, c'est le poisson) et pis Giacometti.







Les peintures de Rothko me mettent dans un état proche du nirvana (sans rire, c'est sans doute une de mes prochaines voies pour méditer... Si quelqu'un peut m'en livrer deux-trois grands formats).




On se demande si ce panneau est une oeuvre post-post-post-post-post moderne abstraite. Sinon, je n'ai vu personne compter.


Elle était à l'entrée de l'exposition des Becher, photographes de monuments industriels (hauts-fourneaux, mines, cuves de refroidissement). Celle-là a été prise en Lorraine, à Knutange, en 1983. Les gens font un petit tour très rapide et puis s'en vont. C'est vrai que l'aspect répétitif des prises de vue, leur signature, est un peu lassant à la longue.



Une exposition temporaire sur les jeux de lumière de Olafur Eliasson. Bien bien. La première est un cube (la pièce noire est une fournaise tant les projecteurs dégagent de chaleur) et la seconde une salle où le panneau change de couleur.




En sortant du musée, après un double espresso et une part de Cheesecake, direction le parc Bryant, un tout petit écrin vert au coeur de Manhattan. Ce qui est génial, c'est de pouvoir lire gratuitement les bouquins et revues à disposition (n'oubliez pas le sponsor...)



Bon, et puis on est quand même allé à Times Square. Les tambours battaient à fond dans la tête, très utile quand on est dans un "jouetsc'estnous" de 3 étages, rempli d'enfants et de bruit. Mais ni le dinosaure de 10 mètres qui bouge (surtout ses yeux) ni le Superman pourtant costaud n'ont tué le séisme cérébral.




C'est tout pour aujourd'hui. Les monuments demain (mais pas de trop).

Les chansons du jour : Daft punk chante "digital love".


Je trouve que cette chanson ressemble diablement à un des tubes de ma lointaine enfance : "video kills the radio stars" des Buggles.



Et la liste des "pensées qui viennent quand on dit New York"
- Chanson de Sinatra-Minelli (NY-NY)
- Les Italiens et les films de Scorsese
- l'arrivée des immigrants à Ellis Island.
(maintenant, à vous de jouer)

mercredi 21 mai 2008

Venims-on aux mains

Les serpents, généralement, personne n'aime. Sauf ceux qui en sont fanatiques. Sitôt connue, leur passion peut être quelque peu embarrassante pour les voisins. Surtout si ces voisins ont des enfants.


C'est le cas d'un homme qui habite dans l'état voisin de Washington DC, le Maryland. Il vit même dans le comté d'Arlington, précision qui a son importance.

Pour faire rapide, le garçon élève des centaines de serpents dans des vivariums installés dans son garage. Il est particulièrement fier d'un spécimen dont le venin serait "thermonucléaire" et d'une vipère d'Ethiopie (photo) tout aussi caline.

Alors qu'il est en déplacement, un plombier vient à l'improviste réparer une fuite d'eau dans le garage. Horrifié, il découvre qu'une vingtaine de reptiles sont morts à la suite d'une coupure d'électricité. Ni une ni deux, celui-ci appelle le 911 (numéro d'urgence) pour que la police vienne.

Entre-temps, le propriétaire rapplique et interdit aux policiers de visiter la maison. Il est tout à fait dans son droit. Car, contrairement aux autres comtés de l'Etat du Maryland, dans celui d'Arlington, il est interdit d'exhiber les serpents ou d'utiliser tout poison ou reptile dangereux susceptible de mettre en danger la santé ou la vie d'autrui" (littéralement)." Mais pas d'en posséder.

A la charge de l'amoureux des reptiles, il faut ajouter que des voisins avaient déjà porté plainte car ils avaient trouvé des serpents venimeux exotiques dans leur jardin. Sans suite car aucun lien n'avait pu être fait avec la collection du garage.

Bref, le "parlement" du comté s'est réuni en urgence la semaine suivante et a décidé d'interdire la possession de serpents venimeux. L'amoureux des serpents les a mis en sûreté. Il ne souhaite pas dire où.

A propos de serpents, je repense toujours à l'immortel Ponson du Terrail dont l'oeuvre est parsemée de bizarreries. La plus connue : « Ses mains étaient aussi froides que celles d'un serpent ».



Ponson du Terrail, qui écrivait très vite sans se relire, a aussi commis pour notre bonheur : « En voyant le lit vide, son visage le devint aussi » ou « d’une main, il leva son poignard et de l'autre il lui dit… »


La chanson du jour : Celia Cruz chante "Guantanamera" avec la Fania.



Et la liste des "jolis calembours qui viennent à l'esprit (ou ce qu'il en reste)"
- Comment allez-vous yau de poële ?
- Tu connais le petit café ? Le petit qu'a fait dans sa culotte...
- Merci d'être velu
- Le régional de l'épate (Antoine Blondin)

lundi 19 mai 2008

gazon maudit

Le voisinage. C'est le revers de la médaille. On est heureux d'habiter une maison, on est malheureux d'avoir des voisins. Oh, je caricature.

Nos voisins ont une grande qualité ; leur silence. Une vieille dame si timide qu'elle évite nos heures de sortie pour prendre sa voiture, des étudiants qui festoient le week-end et courent le reste de la semaine.

Et un couple dans la maison mitoyenne avec lesquels on commençait à échanger quelques idées vaguement personnelles. Jusqu'à ce qu'ils déménagent à New-York. Ils n'ont pas d'enfants, c'était mieux pour eux. Je trouve aussi. Vivre à NY avec une tribu vous rend ennemi du genre humain.

Bref, après un mois de passage d'ouvriers pour nettoyage-peinturlurage-rafistolage-édification d'une nouvelle cuisine (les Américains font cela avant chaque location), la maison est de nouveau occupée. Une voisine formidable.

Déjà, la première invitation donna lieu à libations. Quelques jours après l'excellente soirée, nous nous exclamâmes devant des amis installés depuis 3 ans à côté (une demi-heure en voiture) :
- Dîtes donc, nous avons vidé quatre bouteilles à quatre l'autre soir avec la voisine et un ami.
- C'est rare pour des Américains, répondirent-ils en chœur.
- Justement, ajouta madame en riant, ce ne sont pas des Américains mais des Français.
- Ah, je me disais justement... (fin du dialogue)

Bref, une semaine après avoir débarqué, notre ex-parisienne, devant s'équiper de meubles et tout et tout, n'avait pas vu le temps passer. Et encore moins l'herbe pousser autour de sa modeste demeure. Ses voisins de l'autre côté de la rue lui firent la remarque... Genre : "j'ai l'impression que votre gazon est un peu haut... Vous savez, ici, c'est la coutume de couper le gazon fréquemment..."

C'est qu'ici l'herbe est sacrée. Il faut la couper régulièrement sous peine de gros yeux de l'entourage immédiat voire plus... Le Washington Post racontait samedi comment parler à son voisin (ils ne citent que le cas de deux hommes) d'un problème commun (mur, gazon, enfants, femme...). Ne jamais accuser l'autre mais plutôt dire "j'ai l'impression que, je ressens"... Bref, les 10 conseils à suivre à la mode américaine.

Il est important de résoudre ces problèmes de voisinage avant d'en arriver au tribunal car il en va de la valeur de votre maison à la revente... Et comme en ce moment, les prix sont en chute de 40% par rapport à l'an passé, mieux vaut faire preuve de diplomatie.

Certaines copropriétés ont d'ailleurs réglé le problème avant même qu'il ne se pose. Elles fixent dans leur règlement la hauteur réglementaire de l'herbe : 1,3 pouce dans un exemple vrai de vrai, soit 4 centimètres. A peu près. Mais je devrais plutôt calculer au millimètre, sinon je sens que des têtes vont tomber.

A moins que... Un coup de baguette magique et regardez ce que devient la tondeuse du voisin.



Allez, la prochaine fois,
je vous parle d'autres questions de voisinage avec des bêbêtes bien sympathiques : les serpents.

La chanson du jour : Kool Shen feature Toy : "United we stand"


Et la liste des "herbes bien aimées"
- les herbes de Provence (sur viande sur barbecue)
- les feuilles de choux (avec lard et farce interne)
- la salade de pissenlits (lardons et oeufs)
- les herbiers automnaux
- le Salers à l'herbe (fromage du centre de l'hexagone)
(maintenant, à vous de jouer)

jeudi 15 mai 2008

La maison du bon air

Ce matin, j'ai enfin assouvi une envie qui trottait depuis des mois. Je développe.

Deux fois par jour, je fais la navette maison-école. Et sur le chemin, il y a la banlieue chic et verte (vous savez, celle qui n'a pas de trottoir) et ses maisons, des dizaines de demeures dont le prix de base avoisine les 900 000 bons dollars dévalués américains (allez, vous me le ferez à 600 000 euros).

C'est normal, disent les agents immobiliers locaux, c'est un quartier sûr, paisible, pas loin des écoles et pas trop bigarré (on en reparlera plus tard de ce côté une couleur/un quartier).

Bref, au milieu de ces résidences à l'herbe tondue hebdomadairement par des ouvriers latinos (comme dans Desperate...), je note une incongruité... Un grand machin mal foutu... Avec des colonnes démesurées. Qui plus est, en vente, depuis un mois.

Et comme je suis souvent avec les enfants, je profite de ce matin, tranquille, et seulement en compagnie du petit garçon, pour entrer. Un acte de vrai courage aux US où la propriété privée est sacrée (on n'a pas des guns pour rien). Sauf que j'avais balisé le terrain et qu'il n'y avait personne à l'horizon.

Juste avant de mettre les photos, j'ai deux questions à vous poser : est-ce que vous savez ce qu'est ce jeu triangulaire qui ressemble à une marelle ? Et ce terrain en ciment ? Je n'ai pas vu de trou pour piquets qui pourrait faire penser à un court de tennis. Question subsidiaire : vous confirmez que c'est bien une piscine ? Sinon quoi ?

Encore une chose, comme je suis très curieux, je n'ai pas résisté au plaisir de prendre quelques photos de l'intérieur (dont une sombre avec volets suspendus) à travers les trous du mur en bois d'au moins quatre centimètres d'épaisseur.
















Que va devenir cette maison ? Vendue au prix du terrain puis rasée et reconstruite ? Réhabilitée entièrement ? Je vous dirai quand j'en verrai plus.

Ca n'a rien à voir mais cette piscine m'a fait penser à la piscine Molitor, dans le 16ème arrondissement parisien. Visite des ruines en images.

Vidéo envoyée par eaullas

Avant, elle ressemblait à ça.


La chanson du jour : Noir Désir prend "Des armes"



Et la liste des "bâtiments disparus que j'aurais aimé visiter"
- le Colosse de Rhodes
- la bibliothèque d'Alexandrie
- l'abbatiale de Cluny
- La maison du peuple à Bruxelles (art nouveau)
(maintenant, à vous de jouer)