jeudi 28 février 2008

Trump City (1)

Ce fut un séjour parfait. C'est-à-dire deux jours imparfaits, comme on les aime, avec des taches, des éclats de peinture, des bâtiments délabrés et des éclaboussures. Du déglingué. On a eu du soleil, du vent, de la pluie, de la mer, peu de touristes, des endroits sauvages, des roseaux, des canards en bois, des kilomètres de routes avec sur les côtés, des milliers de maisons à louer pour l’été, des rues avec tellement peu de gens qu’on pariait qui allait apparaître pour ne pas s’endormir, des ponts sur le soleil couchant… Et des panneaux géants -comme en Amérique, quoi-, des parkings à moitié remplis de maxi-limousines, et des planches et des lumières rouges le soir. Et des casinos.

On est allé à Atlantic City, 3h30 de voiture de DC et 50 000 habitants… On s’était dit, aller à la mer… En hiver, notre saison préférée pour les délices de la plage. Et cette cité, qui me rappelait les années 50, Frank Sinatra et les mafias. « Bienvenue dans la ville qui ne s’éteint jamais », nous prévient un panneau sur l’autoroute.


On débouche sur le Caesar’s Palace, le royaume des jeux made by Donald Trump. Le promoteur au cheveu vénitien est ici chez lui : Trump Plaza par-ci, Trump Riviera par-là, le Casino Taj Mahal lui appartient également. Vous jouez en ville ? Vous nourrissez Donald. Le décor extérieur des casinos est plutôt marrant, pour moi qui connaissais Le Touquet et Enghien. Pas la folie des grandeurs de Las Vegas, plutôt son cousin de province. Seule petite fantaisie, un quadrige romain…


Sous le soleil d’hiver, la balade sur les planches est paisible. Très peu de touristes, un car de sexas venus craquer quelques billets et dormir dans un Resort…


En tout, cinq kilomètres où on repère, en jetant un œil en l'air, la dizaine de casinos qui essaient d’aspirer les touristes pour ne plus les lâcher jusqu’à expiration de la carte de crédit… Sous les panneaux géants, et au milieu de trouées qui montrent que le temps n’est plus de la gloire d’après-guerre.


Sur un mur de casino, quelques vedettes ont posé leurs empreintes… (mon préféré, Tom Jones… Sex bomb).


A 10h du matin, Sex Machine résonne dans les hauts-parleurs devant les façades de saloons juste repeintes et éclatantes sous le soleil de satin. L'impression d'être à Cinecitta, dans un décor qui va être jeté demain.


Et puis, au milieu des casinos, on tombe sur le monument édifié par le New-Jersey en hommage aux victimes de la guerre de Corée. On le parcourt comme le reste… Paradoxe. Tout est équivalent à tout ? Non, mais tout est juxtaposé ici. Comme Donald Trump, qui n’hésite pas à se frotter en 2000 à une drôle de paroissienne. La reconnaissez- vous ?


C'est Rudy Giuliani, époque Drag queen. Vraiment pas bien pour un Républicain.

Quant au King du football-Kung-fu, il s’autoparodie dans cette pub. Le tryptique final est savoureux comme un bon Dubonnet.


Dès qu’on quitte les planches pour aller vers le centre d’Atlantic City, on arrive sur des dizaines de parkings, des trous dans le sol en attente de fondations, des petits immeubles posés ça et là.

Plan urbain sauvage : Casinos et décors sur le front de mer, puis magasins discount et population noire pauvre sur les avenues parallèles. Les plus riches vivent à l’extérieur de la ville.

Le retour de la revanche de la gloire passée d’Atlantic City est annoncé depuis des années. Le Las Vegas de l’Est devait naître demain avec trois nouveaux casinos et 7 milliards de dollars investis. Mais j’apprends dans le journal local d’hier que les projets prévus pour sortir de terre en 2011 sont en pointillé. Avec la crise du crédit qui touche durablement les Etats-Unis, l’argent est cher à emprunter. Les pelleteuses risquent de ne pas creuser pour un moment.

Nous allons ensuite rendre visite à Lucy à Margate (quelques encablures d'Atlantic City). On ne peut pas monter dedans, on est en hiver, mais l’éléphante de 20 mètres de haut se laisse prendre en photo.

On roule le long de la côte, avec l’impression d’un paysage neutronisé. Absolument personne dans les rues. On est dans un film, maintenant, c'est évident. Sur des dizaines de kilomètres, des maisons à louer pour l’été, identiques, des mobil-homes en vente à 200 000 dollars. "A quelques pas de la plage", disent des centaines de panneaux…


Arrivés au bout de notre route, nous pénétrons dans le State park (5 dollars l'entrée). Encore quelques kilomètres seuls, on lâche la voiture, pour nous promener au hasard, sous un vent glacial… Au bout d'un chemin, on tombe sur une cabane… fabriquée de bric et de barques… Personne. L'homme, sans doute un chasseur de canards, doit venir à l’automne… Des leurres en bois (les collectionneurs américains s’arrachent les plus anciens) regardent au large le bras de mer, presque l'Atlantique…



La chanson du jour : "La Ritournelle" de Sébastien Tellier.


Et la liste des "plaisirs de la plage en hiver"
- Pas grand monde
- On se sent bien, tranquille, dans la nature
- Ramasser des coquillages, des milliers de coquillages nous attendent
- Ne penser à rien ou à pas mal de choses qui s'effacent au moindre coup de vent
- Avoir froid
- Marcher, en baissant la tête, en regardant ses pieds, tout au bord de l'eau, les mains dans les poches
- L'envie de rentrer
- Se souvenir de la dernière fois où on avait froid sur une plage
- Le café chaud, c'est pour bientôt
- Se sentir vivant
(maintenant, à vous de jouer)

dimanche 24 février 2008

Oscar Party

Parmi mes surprises américaines, le nombre incroyable d’occasions de faire la fête. Ils appellent ça les « parties ». Le plus souvent à déguster entre amis, à la maison. La soirée des Oscars est l’occasion d’une grande party (j’imagine mal qu’on puisse organiser une soirée privée sur le thème des Césars…).

Pas mal de ces parties sont liés à des évènements traditionnels de la télé locale :
- Le super Bowl
- La « march madness » (folie de mars), pour le tournoi final de basket des meilleurs universités américaines.
- Le match des Detroit Lions à Thanksgiving (ouf, libéré pendant trois heures de belle-maman).
- Le nouvel an à Times Square.
- Ou le discours sur l’Etat de l’Union, prétexte à une beuverie en règle (et nonobstant, patriotique) bien sympathique.

Le Washington Post de vendredi ajoute que les Oscars, c’est quand même autre chose. « C’est notre fenêtre sur un monde spécial où chacun vit le rêve américain et parade sur le tapis rouge pour le prouver ». Bigre ! Cette gigantesque "pavanade" (quelqu’un a dit Barnum ?) de six heures avec défilé de toilettes, coiffures et diamants prêtés par les joailliers.

Bon, c'est rien de dire que je ne suis pas touché par la fée bleue du rêve, ce genre de cérémonie me laisse de marbre. Hormis mon goût des paris, pas d’enthousiasme à suivre une remise de prix, les remerciements surtout. Tout est un poil trop longuet, manque d’inspiration… Et puis, le plus important, ce sont les films, je trouve. Quant à dire qu’untel est meilleur qu’untel… Pfffouhhh. Sauf qu’aux US, le cinéma, c’est du gros business, une industrie du rêve.

D’un œil distrait, je lirai demain dans le journal si Marion Cotillard a ajouté une autre statuette sur sa cheminée. En attendant, et vraiment pour le plaisir, un entretien avec le New-York Times, sa bande-annonce perso pour la gloire hollywoodienne. Moi, je dis, quand même, so cute…


A propos de Césars, je me souviens de Gainsbourg et sa fille, de je-ne-sais-plus-qui qui confond Judith Henry et Godrèche (Vanessa Paradis…), de la danse de Lemercier (Rabbi Jacob, même pas vu en direct), d’Adjani faisant une déclaration (sur l’Algérie ?), du poing levé de Pialat (non, ça, c’était Cannes…). Et puis, la venue d’Orson Welles, patriarche chevelu, pour un Oscar (oh, zut, un César, d’honneur…).

Et à propos de Party, la bande-annonce du film éponyme et ravageur de Blake Edwards.




La chanson du jour ; Divine Comedy se rappelle ses "Absent friends" (dont Steve Mc Queen...)



La liste des « Oscar qui me plaisent bien »
- Oscar de la Renta (pour le plaisir de l’entendre prononcer, je n’y entends rien en mode…)
- Osacar de la Hoya (boxeur)
- Oscar (avec Louis de Funès, autre boxeur de mimiques)
- Les deux Oscar, enfants d’amis (le spiderman parisien et le Hercule marylandien)
- Oscar Peterson (jamais vraiment écouté, mais entendu dans la chanson de Jonasz)
- Lady Oscar (manga japonais vraiment intéressant)
- Oscar Wilde (qui aurait dit avant de mourir ; « soit ce papier peint disparaît, soit c’est moi »)

Le Potomac Micmac quitte durant quelques jours son lit naturel pour prendre l'iode d'une station balnéaire à trois heures de DC. Où cela donc ? A vous de deviner. Un indice ; cette charmante bourgade possède un bel exemplaire de l'animal joliment décoré de la BA de "The Party".

(Maintenant, à vous de jouer)

vendredi 22 février 2008

Le mystère Cindy

On ne l'y reprendra plus. Cette fois-ci, Cindy McCain ne dira rien. Elle continuera à sourire, quelques pas derrière son mari, sur la scène. Sourire, de son sourire ultra-dentifrice. « On dirait qu’elle est en plastique », lançait récemment une amie journaliste.

Sa mise est parfaite, la couleur qu’il faut, le collier de perles bien disposé, les applaudissements au bon moment. Pas comme Michelle Obama, qui vient avant le discours, embrasse son mari (sur la joue, on est en campagne, hein…) et repart en coulisses. « Pas que cela à faire, d’être une potiche, j’ai ma vie… », dit-elle.

Cindy, elle, reste sur scène, durant tout le speech. Elle regarde droit devant, salue, le geste un peu automatique, parfois un peu las. Je la comprends, ce n’est pas drôle tous les jours d’être le consort d’une vedette.
Souvent, quand John entame ses discours (« my friends… »), je ne regarde qu’elle, pour détecter le truc qui va dérailler, le détail de trop qui tue. Comme je ne regardais Desperate Housewives que pour les apparitions de Bree Van de Kamp (LE personnage de la série, non ? Les autres sont si 1er degré…).

Qui a-t-il derrière Cindy ? Le Washington Post de ce matin lève une part du mystère. Elle a 18 ans de moins que son mari, l’a rencontré lors d’une « party » à Hawaï. « Si beau dans son uniforme blanc de marin », il l’a poursuivie autour d’une table. Elle a été enseignante pour enfants handicapés, « Reine de rodéo » et elle est accessoirement héritière d’un richissime distributeur de bières.

Si Cindy se tait, aujourd’hui, c’est qu’elle a beaucoup parlé avant. Durant la campagne présidentielle de 2000, elle a reconnu sa dépendance à des médicaments anti-douleurs. Une addiction que son mari ignorait. Elle a aussi craqué quand des rumeurs ont asséné que Bridget, leur fille, était un enfant illégitime. En fait, le couple l’avait adoptée au Bangladesh.

Aujourd’hui, tandis que John dément la liaison avec une lobbyiste que lui prête le New York Times, Cindy se tient derrière lui, le regarde, sourit et l’applaudit. Elle est juste intervenue il y a quelques jours en Ohio. "J'ai toujours été fière de mon pays", a-t-elle asséné. Réplique à Michelle Obama qui avait dit "être fière pour la première fois de (mon) pays car les gens sont assoiffés de changement".
Mais elle sait garder ses secrets… Comme Bree Van de Kamp dans cette publicité autrichienne.

Cindy me fait aussi penser aux femmes qui peuplaient le dessin animé Albator (officiellement les silvydres), aux longs cheveux bleus et aux « icy blue eyes ». Un peu ce genre dans la chanson du jour, « one more time » de Daft Punk.



Et la liste des « compagnons de personnes politiques qui ont leur propre vie»

- Sylviane Agacinski (écrit des livres de philo et donne des cours)
- Danielle Mitterrand (défend des causes et celle de son défunt époux)
- Carla
- Christine Ockrent (directrice générale de France Monde…)
- La femme de l’ambassadeur d’Angleterre à Washington (elle est médecin, une des deux femmes d’ambassadeurs –sur 178- à travailler)
- Bill Clinton (organise des dîners, parle à l’étranger)
- Que font messieurs Tymochenko et Merkel ? Je l’ignore…
(j’ai beau chercher d’autres hommes, je ne trouve pas ; maintenant, à vous de jouer…)

mercredi 20 février 2008

Tatagué

Yep. Bis repetitas, comme dit le Larousse (pages roses)… C’est la deuxième fois que je suis tagué (là, par la MèreCastor).
Comme je ne me lasse pas de ce petit plaisir (eh, oh, toi, mon ego, tu te tais et tu te couches, d’accord ? oui, c’est ça….je parle aux gens, là, OK ?), je vais donc dire que je suis tagué au carré.

Donc... Tatagué. Pourquoi pas tataguégué ? C'est comme ça, je réponds.

Pour ceux que ça intéresse, les bizarreries issues du premier tagage de Sixtine sont ici. L’idée de la chose, c’est de dire six choses sans importance sur soi, de mettre le lien de la personne qui t’a taguée (j'ai mis aussi la première, ça fait riche !), de taguer six personnes, de mettre leur lien et de les prévenir sur leur blog.

Mais j’y pense, qui dit tatagué dit Tatayet, non ? NON ?? Moi, ça m’est venu tout de suite… Rappelez-vous, Tatayet, cette peluche qui accompagnait un ventriloque dans les seventies. J’ai oublié le nom du sieur mais je me souviens de sa moustache… Comme quoi, quand l’homme disparaît, reste l’attribut… C’est bizarre, les ventriloques… Je ne sais pas vous, mais je trouvais déjà ça bizarre –autant que strange-, à l’époque, cette faculté de pouvoir dire quelque chose et montrer son contraire simultanément. Paroles et gestes désynchronisés… Fascinant même...

… Bref, j’aimais bien les moments où la bête Tatayet, -un paresseux pervers polymorphe, il faut bien le dire- en profitait pour débiter des tas d’injures en gestes ou pire… En ronchonnant. Comme de coutume avec les vidéos que je propose, hein, vous faites comme chez vous… Mais par pitié, ne regardez pas la totalité de celle-ci

Je constate -avec amertume- que la vidéo est super premier-degré. Peut-être kitsch au moment où elle passait sur Antenne 2 ou la Une. Démodée dès l'éclosion comme le Concorde ou le Futuroscope... Quelque part, j'aime ça. Et je me demande ; « on n’a plus des ventriloques, aujourd’hui, à la télé ou ailleurs ? » ; c’est-y donc que ça aurait fait son temps ?
Et en voyageant sur le ouèbe, j’ai découvert cette vidéo d’un Américain, Jeff Dunham. C'est vous qui voyez si vous avez six minutes devant vous. Sans vouloir le vanter, il joue sur tous les niveau d'humour (1er, 2ème…45ème degré, surtout à la fin) que permet la ventriloquie. C’est sous-titré en anglais. J'ai pu suivre et comme j’ai pas un niveau extraordinaire en langue locale, ça devrait aller pour ceux qui ont arrêté en terminale, on va dire…



... Mais je m’é
gare, je baguenaude et retarde l’heure fatidique. Bref +, aujourd’hui, mon nom de scène sera donc tatagué, ventriloque wébique qui donne les actions sans aucune importance de ses six clones. ATTENTION, ce qui va suivre n’est pas l’œuvre d’un robot ou d’un psychopathe mais la simple description de différentes personnalités… On le verra, au final, les moeurs d’un zom bien ordinaire, quoi.
Théoriquement, on doit donner six noms de blogs. Mais comme je vous adore tous (populiste, va !), je change une règle. Pas de victime, si ce n’est volontaire… Bref ++, chacun peut répondre en commentaire (ou ailleurs). C’est parti !

1er clone : il prend en photo des plaques de voiture américaine. Petit à petit, il file un mauvais coton et se transforme en collectionneur. Le jeu comporte deux contraintes, sinon, c’est pas drôle.
Règle n°1 : il ne doit prendre que les plaques des Etats déjà visités (pour l’instant, DC, Maryland, Pennsylvanie, Georgie, Caroline du Nord et du Sud).
Seconde contrainte : il ne doit imprimer (pour les punaiser au mur des toilettes du bas) que les plaques totalement lisibles (sans cache). Il a fait une bonne chasse aujourd’hui. Il en est à 59 plaques au total dont 42 imprimables. Voici sa prise de la journée (il n'aime pas particulièrement les chevaux mais les dessins).

2ème clone : il abhorre le mot "sympa" (mot fourre-tout de la conversation de base).

3ème clone : il lui faut, quand il mange un plat où se côtoient ce qu'il aime et ce qu'il aime moins, avoir, à chaque bouchée, un mélange moitié-moitié de bon et de moins bon.... Soit autant de faux-filet que de flageolets.

4ème clone : il s’exclame à haute voix « ah, p….n, il est vraiment fort, celui-là », « bien joué » ou encore « top of the pops » quand il lit une phrase de belle tournure, poétique ou qui sonne juste dans un livre (généralement un rythme ternaire, ce qui fait ; tata, tata, tata…). Ce qui en ce moment, se produit tous les jours avec les Chroniques de la Montagne d’Alexandre Vialatte.

5ème clone : il arrête chaque film visionné en DVD en compagnie de madame au bout d’une heure. Pas plus ni moins, c'est le jeu. Hormis la joie de saisir la beauté –fugace, oh que oui…- de l’image ainsi broyée en plein vol, cet acte lui permet de restaurer le corps : boire un coca-light, manger des céréales ou des Twix…

6ème clone : il se ronge les ongles.

La chanson du jour : Brigitte Fontaine mâche "Le nougat"


La liste des « livres de science-fiction et anti-utopies»
- "Le meilleur des mondes"
- "1984" (étudié en classe d’anglais cette année-là, rien compris)
- "La possibilité d’une île" (par ce petit farceur de Houellebecq qui raconte la construction –et le succès- d’une secte, tiens, tiens…)
- La série des "Robots" (j’ai tout aimé)
- "Nous autres" (d’un auteur russe, Zamiatine, son livre aurait inspiré Huxley)
- Le premier tome de la série "Le fleuve de l’éternité" (il y a cinq tomes, au deuxième, je me suis ennuyé)
(maintenant à vous de jouer... Et des conseils en SF ne seraient pas de refus…)

mardi 19 février 2008

Montre-moi tes livres

Sur une idée de Yokoblog, reprise par Gaëlle, voici quelques photos de nos bibliothèques washingtonniennes.

Tout d'abord, la bibliothèque commune (polars, livre d’art, d’architecture, de photos…)


Puis celle de la chambre des enfants (délestée de plusieurs dizaines de kilos avant le déménagement)


Et d'autres étagères (photo prise de la hauteur d'où je vois les livres... Important pour lire les titres de la deuxième rangée). Autre détail remarquable, les spécialistes du Suédois du meuble auront noté que qu'il manque quelques planches à ces étagères. Egarées durant le déménagement, elles doivent reposer entre Baltimore et la maison Blanche...


… Là, ça ne va pas du tout... De gauche à droite, on a du bazar de peintures pas accrochées au mur (rapport que j'aime pas faire des trous)


De l'autre côté de la fenêtre, on a réussi à mettre des livres en double file verticale... Je sais, c'est très laid... En tout cas, moi, je déteste... Du pur malheur, j’ose pas prendre les livres qui sont en-dessous (et en même temps, ça fait plaisir à l'œil des bouquins qui s'entassent).


Pour la bonne bouche, le rayonnage de guides zétazuniens de la chambre d’amis située dans le basement (c’est le sous-sol, très souvent aménagé aux USA avec une pièce salle de jeu et/ou chambre et sdb)… Le rangement, c'est une caisse de grands crus de Bordeaux, laissée -vide- par le précédent locataire…


Plus quelques milliers d’autres livres qui n’ont pas franchi l’Atlantique et attendent sagement chez mes parents.

Je ne fréquente plus les bibliothèques publiques depuis un moment, pas forcément le temps, pas vraiment envie et puis grand plaisir d'avoir des livres, de les renifler, les laisser reposer et quelques mois plus tard, les redécouvrir et les lire.
J'ai oublié combien cet endroit pouvait être un havre de paix. En général... (vu sur Trigger happy tv)



Une bien belle histoire de rédemption à l’américaine par les livres.




La chanson du jour
: The Rapture entonnent "Get myself into it"



Et la liste des « choses à faire dans une bibliothèque »
- prendre en photo les chouettes coins BD pour enfants (pour les faire chez moi, si je dépasse la phobie du bricolage)
- y passer une journée complète (de l’ouverture à la fermeture et noter ce que font mes voisins…)
- lire tous les livres commençant par A (sur le même mode, j’avais appris tous les mots un peu compliqués de la lettre A pour le Scrabble, j’ai arrêté après deux semaines)
- passer une nuit caché dans la bibliothèque (et manger des Twix en buvant du Coca-light au milieu des livres)
- récupérer un vieux rayon pourri de bibliothèque municipale pour le mettre dans mon garage (s'il m'arrive d'en hériter d'un…)
(maintenant, à vous de jouer)

lundi 18 février 2008

Le jour du président


C’est aujourd’hui le president’s day
, jour béni entre mille aux USA où l’on commémore la naissance de George Washington... Et celle d'Abraham Lincoln, avec dix jours de retard. Jour férié dans tout le pays. Les rues sont calmes, un peu de pluie a humecté les trottoirs. Les piétons vont tranquillement, traversant aux feux rouges dans les passages (sinon c’est 5 dollars d’amende). Beaucoup d’administrations sont fermées, les commerces marchent au ralenti.

Calme après la tempête également dans mon jus de crâne ; un drôle de week-end où j’hésitais : écrire ou ne pas écrire sur la proposition de Sarkozy à propos de la Shoah.

J’aurais aimé dire l’insoutenable légèreté de ce fait du Prince, combien m’agace cette manie d’ériger des tabous (pseudo ou réels) pour mieux jouer à les faire tomber, pour de faux ou pour de vrai (phrase alambiquée comme la communication présidentielle)… Ajouter combien ce goût de l’opposition permanente aux autres et la joute politique épuise jusqu’aux plus endurants. Dire enfin combien est grand avec cette proposition le risque de mémoires qui s’opposent.
Mais pas les bons mots, pas le rythme voulu. Trop d'énervement, pas assez de tempérance... Copie écrite, raturée, bafouillée, jetée à la corbeille. Trop moral ou pontifiant. J’ai trouvé que la fiction théâtrale de Posuto avait un bon ton.

Je me bornerai à trois souvenirs personnels.

1) Le musée de l’holocauste de Washington propose à chaque visiteur ADULTE (entrée interdite aux moins de 13 ans), un passeport qui retrace la vie d’un déporté. Et le livret dit à la fin si la personne a survécu ou non. Certes, on voit toujours ce côté « experience » à l’américaine avec passage d’une salle à l’autre par un wagon pour « se rendre compte de… ». Mais j’ai trouvé la démarche honnête et sobre. De toutes façons, le visiteur adulte a le choix de lire ou non ce passeport.

2) A Belleville, où nous habitions avant de venir aux USA, et ailleurs à Paris, des plaques commémoratives ont été apposées devant les écoles pour rappeler que des enfants vivant ici sont morts en déportation. Le nombre d’enfants, leurs noms et leur âge sont écrits. Nous l’avons juste évoqué avec le grand qui avait sept ans. En quelques mots, sans rentrer dans les détails. Mais cette plaque, je la voyais chaque matin. D’autres parents en ont, sans doute, eux aussi parlé à leurs enfants…

3) Au mémorial juif de Berlin, un parc de blocs de pierres, œuvre de Daniel Libeskind, a été érigé. Ils ont différentes hauteurs mais il n’y a qu’un mètre de large entre chaque bloc. Marcher entre ces blocs procure une impression très étrange d'étouffement entre les plus hautes pierres noires puis de respiration à mesure qu’on arrive vers les plus petites. Et il ne faut pas aller vite car on peut se cogner dans des gens.



Aller plus doucement, réfléchir, choisir le bon moment pour en parler avec ses enfants, avec les enfants, peser ses mots, laisser l'autre suivre son rythme, ne pas imposer d'images, les enseignants font déjà un travail pédagogique intense sur la question... Un bien beau programme de parent sur ce sujet et sur d'autres, ma fois. Au boulot, Yibus.

La musique adoucit les moeurs ? Je veux le croire. Jairo et Ana Belén chantent "que sera" de Chico Buarque.


Et la liste des "présidents que les Américains rêvent de voir revenir" (sondage pour de vrai)
- JF Kennedy (pou pou pidou...)
- Ronald Reagan (le frère de Donald Reagan ! Mais oui, c'est vrai)
- William Jefferson Clinton (le père de Chelsea et maître de la regrettée Socks)
- Abraham Lincoln (un des trois hommes en portrait ci-dessus... Sauras-tu reconnaître lequel ?)
- Franklin Delano Roosevelt (l'homme du big deal, euh... non, du new deal)
(et en France ? A vous de jouer)

dimanche 17 février 2008

Le géant déménage

Son nom officiel est "The awakening" (le réveil), mais on l’appelle le Géant du Potomac. C’est une sculpture en cinq parties, qui était installée depuis 28 ans au bout d’un parc de Washington qui donne sur le Potomac, notre fleuve bien aimé. A dix minutes en voiture de l'obélisque et du mall.
Je dis « était », car la sculpture vient d’être vendue au propriétaire d’un parc de Prince George's County (à une heure de voiture de Washington) où elle sera transportée mercredi.

Elle n’a pas coûté trop chère, 750 000 dollars, soit 150 000 dollars la partie ou 30 000 dollars l'orteil, car il n’y a qu’un pied qui sort de terre.



Sur le bon conseil d'amis bien chers, eux, on est allé le voir, il y a un mois. Un dimanche matin, sous un soleil d’hiver. En arrivant en voiture, on a découvert de loin ce géant qui essaie de sortir de terre. En s’approchant de la tête, on voit que ça doit pas être facile pour lui tous les matins.

Il est super populaire, le géant, on a envie de le toucher (il sonne creux), de l'accrocher, lui grimper dessus. Mais on se retient, hein, on est des adultes. Bouhhhh..... Ça n’a aucun rapport, mais je trouve que toutes les sculptures devraient pouvoir être touchées. Comme les tableaux. Les enfants ont joué, ils sont montés sur la jambe, qui fait une sorte de toboggan, le pied n’est pas mal non plus. C’est plus dur et le petit s'est plaint de rester au sol. La tête permet une petite escalade en groupe tout comme la main. Reste le bras, trop haut (6 mètres) pour servir de grimpette.
En le regardant de loin, j’ai trouvé le corps du géant plutôt mince comparé à la tête. Voyez sur ces belles photos.

Et puis, je me suis dit ; c’est fait exprès, le sculpteur il a voulu montrer que c’est super dur de se réveiller le matin, qu’on a mal à la tête et que le reste du corps a moins d’importance. Après j’ai pensé que la tête était grosse pour que les enfants puissent aller dans la bouche à deux et s’amuser à taper dans les dents…

Et puis, en tapant bien fort sur le oueb, je suis tombé sur ce géant, visible dans le parc du château de Versailles. L’expression est assez proche de notre géant américain, je trouve… Et toujours dans la terre.


La troupe Royal de luxe a fabriqué d’autres géants, qui marchent en ville. Une balade poétique de 6 minutes raconte un passage au Havre, en 1998 sur une chanson de Ismaël Lo.


La chanson du jour, sur les bons conseils de Fab-Fab et Fred, les « Vampire weekend » chantent « A-punk ».


La liste des « géants »
- le géant vert
- le géant quand Mickey en tue sept d’un coup
- Gulliver
- Le Cyclope
- King-Kong
- Shrek (ça compte les ogres comme géants, non ?)
(maintenant, à vous de jouer)

jeudi 14 février 2008

Tsoin-Tsoin Valentin

Longtemps, je me suis couché de bonheur le soir du 14 février. Ouf, finie la journée que j'aime pas. Que j'étais soit pas en couple, soit pas sur place, pas de restaurant, pas de cadeau, plus souvent pas envie… Bref la« fête des amoureux », c’était la vraie purge.

Alors, vous imaginez qu’en arrivant au pays de la Belle et du clochard (aaahhh, la scène des spaghetti), je freinais des quatre fers. Après avoir vu Halloween, Thanksgiving et Noël, et les gens locaux s'engouffrer d'une fête à l'autre et virevolter d'un magasin à un centre commercial, on pouvait craindre le pire. Sauf que là, pas du tout. Non, la St-Val ici, ce n'est pas self-service comme dans la pub du Suédois des meubles. Trop puritain, peut-être...




J'ai découvert qu'ici, la St-Valentin concernait à peu près tout le monde. C’est le moment de dire qu’on les aime à tous ceux qu’on aime. Les chéri(€)s, bien sûr (oh, je me suis trompé de touche, enfin, vous rectifiez de vous-même, hein, c’est pas que de l’argent cette histoire), aussi les copains et puis le reste du monde. Même les arbres ou sa ouature...

On achète des petites cartes faites exprès, on signe, on lèche le timbre (la colle des timbres, là, elle reste sur la langue, c'est horrible comme ça fait un arrière-goût de pouaaaah)... Et on est content d'en recevoir.

Sur ce principe, l’école des enfants a eu une super idée. Pendant une journée, elle a son propre bureau de poste. Les CP ont créé des timbres, les ont donnés aux autres classes. Chaque enfant écrit à qui il veut, dépose les lettres au bureau de poste, les enfants trient des milliers de lettres qui étaient distribuées aujourd’hui.
Et les maîtres et maîtresses ont écrit à chaque enfant de leur classe, pour que tout le monde ait un petit mot et des bonbons. Je trouve ça vraiment super. Que la Saint-Valentin soit la fête des copains. Et voilà.

La chanson du jour ; Madeleine Peyroux reprend "J'ai deux amours" de Joséphine Baker


Et la liste des « romans d’amour »
- Le Cantique des cantiques
- Anna Karénine (bon, d’accord, ça finit mal)
- La princesse de Clèves (ouh la, la, c’est douloureux)
- Manon Lescaut (oh, la, la, la fin est catastrophique)
- Le rouge et le noir (mais tu vas la toucher sa main…)
- Tout Barbara Cartland (nan, je rigole, j'en ai lu qu'un...)
- Lady Chatterley (DH Lawrence)
- Conversation amoureuse (Alice Ferney)
- Jane Eyre et les Hauts du Hurlevent (par certaines des sœurs Brontë)
- Docteur Jivago (pas le film, pas le moustachu)
- Le vieux qui lisait des romans d’amour (Luis Sepulveda)
- Brokeback mountain (Annie Proulx)
- Le journal de Bridget Jones
- Adolphe de Benjamin Constant
- Soie (Alessandro Baricco)
- Histoires d’amour (Alberto Moravia)
- Mademoiselle Chambon (Eric Holder)
- Pas lu Belle du seigneur, pas lu Françoise Sagan, pas lu L’amant de Duras…
(maintenant, à vous de jouer)

mercredi 13 février 2008

Tagué-gâté

Ouaouh... Trop la joie, du bonheur en pot, rougissement du bas en haut de la tête, sonnez hautbois, médaille en bois et l’éternité plus un jour… La tête aussi remuée que le Potomac que voilà en face... J’ai été tagué par Sixtine (6)… Mais conservons une apparence et un maintien dignes.
Or donc, 6, comme nous l'appellerons, ce n'est pas un numéro mais la proprio du Kloub6, un vraiment chouette coin où je me rends -sans faute- chaque matin en buvant un café (bien noir avec un peu de lait). Bon, le problème, c'est qu'il faut parler de soi. Pouah, j'aime pas trop... Quoique, je me creuse la tête pour faire un tit truc chaque jour, avec les listes. ^^.

L’idée, quand t’es tagué, c’est de suivre le règlement ci-contre :
*mettre le lien de la personne qui t'a tagué
*mettre le règlement sur ton blog
*mentionner 6 choses / trucs sans importance sur toi
*taguer 6 personnes en mettant leur lien
*les prévenir sur leur blog

Mais c'est si gentiment demandé. Et pis, faut quand même dire, son bloug à Sixtine, il est drôle, foutraque, malin. Il y a plein de mots nouveaux inventés par sa tête. Et j’aime autant les commentaires des gens que les billets de 6. Je les préviens, les gens des commentairres... Un jour ou l'autre, ils vont tous finir dans la barre, là, à droite... Bref, je suis fan de la miss et très honoré. Bon, c'est pas tout ça, mais faut y aller. Vous voulez du pipole ? (perso, j'adore le pipole)... Vous allez en avoir...

1) La première chose sans aucune importance, c’est que je suis fou des chiffres. Mais alors, dingue de chez raide… Ils me trottent dans la tête, mon livre de chevet, ce serait le Livre des records. J’ai dû être sous perfusion d’ « Incroyable mais vrai » dans la jeunesse. A 12 ans, j’ai écrit environ 15 000 fois le chiffre 1 en une journée. Et le plus dingue, c’est que le monde a continué de tourner après ça. Même que dans la vraie vie, je me retiens de donner des chiffres quand je parle aux gens. Bon, j’en glisse quand même un toutes les quatre phrases. L’idée de base, c’est que, quand c’est pas avec des chiffres, c’est pas vrai. Et puis j’aime bien rigoler avec les chiffres. Quand je dis des chiffres que j’invente, aux gens, je rajoute « théoriquement », dans la phrase ; comme ça, ceux à qui je l’ai dit, savent que c’est pour de faux. Par exemple ; « j’ai fait 41 coupelles de flan au chocolat aujourd'hui... Théoriquement." Alors, qu'en fait, c'est 28 (uh, uh).

2) Toujours une histoire de chiffres
; dans l’avion, je compte toujours jusqu’à dix dès qu’on décolle. J’avais entendu que 92% des accidents d’avions (théoriquement) se produisaient durant les 10 secondes après le décollage. Complètement stupide, n'est-il pas ?

3) Je flaire, je sens, je renifle tous les plats avant de manger. Je trouve qu’il n’y a pas de mauvaise odeur, juste des trucs qui sentent plus ou moins fort. D’où des situations cocasses. Genre la tête d’un Pédégé d’une compagnie d’assurance lors d’un repas au Ritz. J’hésite entre dévasté et outré… Mais je reprendrai bien du fromage, merci. A propos de fromage, mon mix culinaire préféré, c’est du munster au cumin avec du jus d’orange.

4) Pas plus tard qu’hier, je me baladais près de chez nous, et je vois un 4X4 cheveux au vent, porte ouverte, moteur allumé. Personne dedans, personne autour. Eh bien, en continuant mon chemin, j’ai bien pensé, pendant un quart d’heure, à comment le voler sans qu’on me voit. Et, à peu près quatre fois par mois, je réfléchis gentiment au meurtre parfait. C’est pour rire, hein, on le sait tous (hi, hi, hi).

5) Un truc vraiment sans importance, sauf pour moi et les gens consternés autour de la piste ; j’adore danser le disco, le funk et la dance. Un morceau pendant un mariage ? Délaissant le chou trop dur de la pièce montée (je déteste la croquante), je me lance, manque de prendre une chaise dans le tibia, et voilà, sur la piste, dans la bulle, je suis bien… Et c’est tout, mon chou. Ah oui, je suis allé un 31 décembre en boîte de nuit près de chez mes parents, peinard en solo, juste pour y faire les semelles de feu sur le dance-floor.

6) Une dernière chose, j’ai la phobie de faire des trous dans les murs. Je déteste ça, en fait, le bricolage de manière générale. Ce côté bruyant, ça grince, ça tremble. Brrrr, rien que d’y penser…

Bon, c’est pas tout ça de parler de soi en toute décontraction mais faut taguer six personnes. Sinon, ce n’est pas de jeu ! Je connais point trop de monde vu que je viens de débarquer sur le blog-monde. Je vais aller du côté de chez Flo (en Floride), à Philadelphie, rencontrer Stéphanie, saluer Marie du Maryland (ça lui fera un devoir à son retour de vacances…). Hum, hum, ensuite, j’irai bien papoter avec Hystérie silencieuse, récente et bonne découverte, et mirer les photos de Sébastien (d’Atlanta) et de Tristan (de DC et d'ailleurs). Et n’hésitez pas à visiter tous les blogs que j’aime bien, en face… Avec ceux qui s’ajoutent chaque jour que Bidule fait, va falloir "rsser" rapido-presto… Quant aux tagués, ils font comme ils veulent...

Euh, ça y est, là, on peut couper... La prise est dans la boîte. A vous, Cognac-Jay.

Ah, la chanson du jour ; Dolly Parton dans une version simplissime et très touchante de "I will always love you". Toc... Elle parle et la seconde d'après, elle chante... Ça passe comme une lettre d'amour à la poste.



Et la liste des "séries télé"
- Bones (la série sur l'alliance FBI-médecin légiste avec le couple d'acteurs le plus hot-subconscient qui soit ; "mais quand vont-ils se toucher la main, à la fin ??")
- Deadwood (les débuts d'une ville à l'époque de la ruée vers l'or ; sociologico-politique, passionnant mais faut suivre les dialogues à coups de doubles négations)
- Rome (la vie au temps de César, coups bas politiques et vie privée, stupre et luxure entre deux coups d'État)
- Alias (la série d'espionnage ultime, totalement irréaliste, où l'espionne se cherche entre un père (américain) distant et une mère (Russe) qui l'a abandonnée)
- The Shield (la vie dans un commissariat avec un flic ripoux et droit et tordu et violent... Du brutal)
- Et le classique... "La petite maison dans la prairie", vu au moins trois fois dans sa totalité, une des raisons de ma venue aux États-Unis)

mardi 12 février 2008

Mes voisins les espions

Aujourd’hui, je commence une carrière d’espion très prometteuse. Que voulez-vous, je prends du grade. Après avoir été révolutionnaire (pas plus tard qu’hier), je rejoins l'ombre.
Regardez le panneau que j’ai découvert à l’entrée de mon quartier, à 77,5 mètres de chez moi. C’est la photo là-haut. « Oh, que je me disais, c'est mignon tout plein d'annoncer le passage du cirque avec l’inspecteur gadget ou une comédie musicale sur Jean Moulin.. ».

Sauf que pas du tout, m’explique une Française installée aux États-Unis depuis belle lurette. Le panneau indique la présence de brigades de parents qui font le tour du quartier le soir pour dénicher les individus malfaisants et menaçants. Des voisins « involved in their community» comme on dit ici. Des gens concernés, quoi…
Des pancartes comme celle-la, j'en ai rencontré près de l’école des enfants. Qui font carrément Big Brother ou l'oeil du Loft (1ère saison, hein, la seule de valable...).

Un vieux panneau...



... Un confrère plus récent...



... Et jusque derrière une maison voisine, pour les voitures mal garées...


J’ai l’air de prendre tout ça à la rigolade mais en fait, pas vraiment. Je n’ai jamais vu ces trucs en France. Alors, d’accord, ici on t’aide au moindre truc, toujours prêt à te renseigner (même un truc faux du moment qu’on répond…), pour un pneu crevé, j’avais quatre personnes autour de moi. Super sympa, merci beaucoup.
Et en même temps, qu'est-ce qu'on te dit quand tu laisses ta puce de 6 ans aller seule aux toilettes femmes (et que tu attends derrière la porte) ; « oh, c’est à vous, cette petite fille, elle était toute seule ». Le plus dingue, c’est le regard de reproche (lourd et noir et pesant et plein de choses indescriptibles) au mauvais père (rassurez-vous, ça tombe aussi sur madame, la pire des mothers terriennes).

Amis blogueurs des US et de France, dîtes-moi :
- si vous avez ce genre d’éruptions par chez vous !
- si je suis dans un monde qui va droit-je-ne-sais-où mais je ne suis pas fana

Parce qu'il n'y a pas que les panneaux. Il y a aussi ces phrases qu'on peut lire à l'arrière les camionnettes qui font les pelouses (la photo). Vous pouvez appeler ce numéro si le gars roule mal ou fait des tonnes de bêtises ! Je sais, je fais du mauvais esprit, mais pas mal de ces camionnettes zonent près de l’école des enfants, joli quartier, grandes maisons, pelouses à tondre et arbres à couper… (Vous vous rappelez les panneaux du Loft)

Vous comprendrez mieux pourquoi j'ai finalement décidé de me lancer dans la carrière d’agent secret... D'agent double. Filer mes voisins les espions, ça pourrait être drôle… Ou pas. Peut-être qu'au bout du bout, il n’y a rien à découvrir de vraiment bizarre chez eux.

Deux vidéos pour sourire de cette grande cause nationale , "l'espionnite aiguë" ; une parodie de la série "Mission impossible" (attention, présence de mots grossiers comme « ta gueule » ou « emmerder » pouvant choquer les enfants de moins de 10 ans…)


Et la scène de combat épique entre l’inspecteur Clouseau -alias Peter Sellers- et son majordome Kato dans "La Panthère rose".



La chanson du jour, on reste entre agents secrets ; une sublime scène de Austin Powers 2 avec... En live... Ladies and gentlemen... Mister Burt Bacharach et Elvis Costello dans « Never fall in love again ».


Et la liste des « mots qui définissent le mieux Potomac Micmac »

- Foutraque
- Mandrake
- Patraque
- Arnaque
- Port nawak
- Tête à claques
- Clic-clac Kodak
- A côté de la plaque
- Yma Sumac
- Vide ton sac
(maintenant, à vous de jouer)

lundi 11 février 2008

Vote révolutionnaire

Je suis un révolutionnaire. Un pur, un dur, un vrai, jambes écartées, face au vent. Ma révolte, vous pouvez la lire, gravée en lettres de feu (euh… plutôt, en lettres bleues) sur ma plaque d’immatriculation. Oui, monsieur ! Farpaitement. Mon sujet d'indignation : « taxation without representation », est vissé derrière et devant ma voiture.

Bon, d’accord, j’ai eu ma plaque contre 500 dollars avec le permis local l’an dernier. Et je n’avais pas vraiment le choix. Mais ce slogan, ce cri de guerre, cette rage mal contenue, c’est quand même plus percutant que les gentils gens du Maryland qui ont sur leur plaque : « protéger notre baie de Cheseepake ».
Et je ne vous raconte même pas le slogan de la Floride : « l’Etat du soleil ». D'un ringard, de la communication à la papa, oui !

Tandis que nous... « Taxation without representation »… Ça veut dire qu’on paie des impôts alors qu’on décide même pas de leur montant. Enfin, quand je dis « on », je veux dire nos représentants. Et justement, le problème, c’est qu’on n’a pas de représentant. Aucun sénateur, juste un élu à la Chambre des représentants et il n’a pas le droit de voter. Il peut juste regarder les copains s’agiter. Vous parlez d’un job intéressant ! On dirait un eunuque dans un harem. Le pauvre, il fait peine à voir. Personne ne l’invite à la machine à café. La palme de la frustration, oui !

En fait, c’est une affaire historique. La ville de Washington est spéciale. Ce n’est pas qu’une ville, ce n’est pas un État, c’est le District of Columbia (DC). Y en a pas d’autres dans le pays. Et ce district a été placé directement sous l’autorité du Président des US. L’idée, à l’origine, c’était d’éviter une révolte ou quelque chose comme ça. Résultat, on n’a jamais eu notre mot à dire, même avant que j’arrive, il y a six mois.

Et ça, ça peut plus durer. Notre maire, le sémillant Adrian Fenty (36 ans), a voulu changer les choses, aligner la ville sur les autres Etats, l’an dernier. Peine perdue. Le Congrès a dit non.

Alors, il remet ça. Il a de la chance, parce que, demain, on vote dans le Maryland, la Virginie et à DC. Ce "Potomac tuesday," c'est une sacrée pierre ajoutée au mur d'Adrian.
D'autant que son candidat favori, Barack, a le vente en poupe dans les primaires démocrates. Alors Mayor Fenty répète sans arrêt dans ses meetings : « Allez voter ». Allez voter pour Barack, c’est sûr. Mais allez voter parce que, plus il y aura de votants, plus on pourra peser sur le Congrès pour avoir des représentants. En 2004, seulement 17% d’électeurs s’étaient déplacés. Pas bézef. En même temps, il paraît que c’était dur de voter démocrate à l’époque.

Finalement, c’est bien beau d’avoir une plaque de révolutionnaire mais si on ne vote pas, ça sert à rien du tout. Si la démocratie par le vote, c’est pas la plus belle des révolutions, ça… Moi, je dis ; « yes we can ». Pour que les générations futures honorent, grâce à ce combat,Lien la mémoire d'Adrian.

La chanson du jour : pour les amateurs de coupé-décalé, Meiway chante "Miss Lolo"

Et la liste des « gens qui me font rire et sourire dans des films » (c’est pas pareil mais c’est aussi bien)
- Michel Serrault (rire)
- Peter Sellers (sourire)
- Jacques Tati (sourire)
- Ben Stiller (rire)
- Jim Carrey (rire)
- Alain Chabat (rire)
- Jean Yanne (sourire)
- Pierre Richard (rire)
- Louis de Funès dans Rabbi Jacob (rire)
- Darry Cool (sourire)
- Daniel Prévost (rire)
- Anémone dans Viens chez moi… (rire)
- Valérie Lemercier (rire)
- Charlie Chaplin (sourire)
- Laurel & Hardy (sourire)
- Harold Lloyd (sourire)
- Les Marx Brothers (jamais vu)
(maintenant, à vous de jouer)

vendredi 8 février 2008

L'histoire et le bibliothécaire

Une anecdote sur le sujet à la mode. Des journalistes me rapportent combien les meetings d’Obama se sont transformés, ces derniers jours, en rassemblements quasi religieux. On avait remarqué l'évolution de ses discours télévisés depuis les premières primaires vers des accents de prêche. Aujourd’hui, les gens veulent voir le phénomène, partager quelque chose, le souffle du charisme peut-être...

Problème : quand le candidat veut évoquer les sujets sérieux, le public psalmodie à chacune de ses phrases « yes we can ». Le leitmotiv de son discours post-défaite du New-Hampshire est devenu un mantra. Entonné par des vedettes, c’est une des vidéos les plus visitées sur le Net. Un pur moment d'histoire en marche ?

Photo prise hier à Alexandria, dans la banlieue de Washington (merci Régis). En l'agrandissant, on peut imaginer qu'il y a des problèmes de voisinage en vue…


Quizz historique ; vous vous rappelez qui était l’adversaire démocrate de Reagan en 1984 ? Moi pas. Jetez un coup d’œil dans le rétro.


J'aime bien quand mes amis (et vous, et vous et vous...) me donnent leurs coups de cœur. En voici un : « Le bibliothécaire » (Folio policier) de Larry Beinhart. Impossible de se détacher avant la fin de ce « page turner » comme on dit ici (merci Charlotte). Sur fond –romancé- des derniers jours de la compétition présidentielle (président républicain contre femme démocrate), le bouquin raconte comment les services secrets sont prêts à tout pour que le Président ne perde pas le pouvoir. Un engrenage dans lequel se trouve pris un bibliothécaire. Haletant et bien écrit, ce réquisitoire contre l’administration Bush analyse très finement le fonctionnement de nos démocraties médiatiques. Extrait.

« A l’ère de l’information, celle-ci est devenue tellement pléthorique qu’il est maintenant extraordinairement difficile de la classer, de la percevoir clairement et de la hiérarchiser. Et puis survient un fait divers quelconque qui, pour des raisons mystérieuses, captive le monde entier, et la frénésie s’empare des médias. Comme dans les cas de Clinton et de Lewinsky, ou comme dans l’affaire O.J. Simpson. Alors, d’un bout à l’autre de la planète, tout le monde est soudain au courant, dans le moindre détail. A côté de cela, il y a les Faits Fumeux, des choses importantes sur lesquelles les gens sont apparemment aussi incapables de se concentrer que sur les gouttelettes individuelles dont le brouillard est composé. On connaît ces Faits, mais sans les connaître. »

La chanson du jour : Beirut chante "Nantes

Et la liste des « titres de livres avec des chiffres dedans »
- Les contes des 1001 nuits (le livre des contes sans fin, le rêve quoi…)
- Le club des 5 (toute une enfance)
- Le signe des 4 (Conan Doyle, toute une adolescence)
- Une histoire du monde en 10 chapitres et demi (Julian Barnes, humour anglais)
- Le tour du monde en 80 jours (toute une aventure)
(maintenant, à vous de jouer)

Pause week-end

jeudi 7 février 2008

Stop ou encore ?

Si Dieu existe –et croyez-moi, le doute est permis- alors, il m’a fait un signe de la main pas plus tard qu'hier. Sur le parking d’un supermarché. Je vous vois bien, là, à faire les moqueurs devant votre écran, genre, il se vante.
Consultez donc la liste des apparitions ici (non officielle). Vous verrez qu’en 1969 Dieu, ou un de ses représentants, est apparu à un conducteur de 4X4. Preuve que tout est possible...

Hier, sitôt le billet sur l'âge de la retraite envoyé, je me retrouve nez à nez avec une représentante du quatrième âge. Si ça, c'est pas un message du très haut...

(Extérieur jour, je passe entre deux voitures garées en laissant le chariot derrière moi pour mettre le petiot sur son siège auto)
- Excusez-moi, jeune homme… (elle est bloquée derrière le dit chariot)
- Oh, pardon madame.
- Parce que ce n’est pas facile pour moi de me déplacer à 94 ans.
- Excusez-moi, vous avez dit 84 ans ?
- Non, 94 ans (et elle commence à ranger ses courses dans le coffre d’une voiture aidé d’un employé du magasin)
- Et vous conduisez toujours à 94 ans ?
- Oui, c’est même plutôt agréable pour me promener ou aller chez mes enfants.

Là-dessus, elle rentre dans sa voiture et démarre. Allez, mes meilleurs vieux. Et blagueurs avec ça.

La chanson du jour ; la voix d'or de Robert Wyatt et "Sea song"

Et la liste des " jumeaux célèbres"
- Rémus et Romulus
- Caïn et Abel
- La future doublette de Jennifer Lopez
- Jacob et Delafon
- Igor et Grichka
(maintenant, c'est à vous de jouer)